mardi 28 janvier 2020

Dans la Lettre de l'audiovisuel le budget pub de RadioFrance déplafonnée


La fin de la liberté, l'alignement sur des logiques commerciales du privé?
Le plafond de recettes publicitaires imposé à Radio France est en passe de disparaître. Fixé à 42 millions d’euros en 2016 par le Contrat d’objectifs et de moyens, ce seuil symbolique courait jusqu’en 2019. Or, le budget 2020 du groupe radiophonique public, qui a été voté par le conseil d’administration de Radio France le 20 décembre 2019, prévoit des recettes publicitaires de l’ordre de 49,2 millions d’euros, indique la Lettre A. Un chiffre bien supérieur au plafond de 42 millions et qui pourrait être encore plus élevé étant donné que les prévisions budgétaires de Radio France se sont souvent montrées prudentes par le passé. Si un nouveau contrat n’est pas encore signé à l’heure actuelle, il se pourrait que le plafond concernant les recettes publicitaires engrangées par le groupe soit revu à la hausse, comme l’a laissé entendre le ministre de la Culture, Franck Riester. “Il faudra peutêtre bouger le plafond de recettes publicitaires imposées à Radio France. Nous voulons permettre une dynamique autour des audiences. Je ne veux pas priver la radio et la télévision de ressources publicitaires”, avaitil déclaré le 4 octobre 2019 à la presse. Le plafond publicitaire de Radio France devait empêcher le groupe public de s’accaparer trop d’annonceurs au détriment des groupes privés lorsque la publicité de marques fut autorisée sur les antennes des radios publiques en 2016.

https://www.lettreaudiovisuel.com/la-publicite-deplafonnee-du-cote-de-radio-france/

Dans Le Monde "A Radio France, les techniciens et les réalisateurs sont inquiets pour leur savoir-faire"

La fabrication est assurée en interne

Du « simple » direct, aux magazines dits « élaborés », sans oublier les fictions et les documentaires proposés sur les chaînes du groupe, la fabrication est assurée en interne par les équipes de Radio France. Au cœur des émissions figurent les auteurs et producteurs, que l’on entend à l’antenne, mais aussi les réalisateurs, parfois épaulés d’assistants-réalisateurs, qui « mettent en ondes ». Ces « artisans », comme ils aiment se qualifier, se sont souvent formés sur le tas au contact des « anciens ». Ils assument la direction artistique, conduisent l’enregistrement puis le montage et le mixage. Ce travail aussi créatif que technique est produit en équipe avec des techniciens du son, garants de la qualité et de l’homogénéité des productions sur les antennes. Il s’agit donc de métiers centraux dans la création de nouvelles formes de narration sonore. « Chaque contenu est neuf. On réfléchit à une forme adaptée au propos, on n’applique pas de recette », explique une réalisatrice.


https://www.lemonde.fr/culture/article/2020/01/25/a-radio-france-les-techniciens-et-les-realisateurs-sont-inquiets-pour-leur-savoir-faire_6027190_3246.html

Communiqués du 27 janvuier 2020, la grève est reconduite




INFO DU COMITÉ DE MOBILISATION A L’INTENTION DES SALARIÉ-ES DE RADIO FRANCE
Nous sommes en grève depuis 56 jours contre le projet stratégique d’économies imposé par la direction de Radio France et les conséquences de ce projet sur l’emploi, les métiers et la dégradation de la qualité des contenus de notre radio.
Nous n’avons pas été en grève si longtemps pour qu’une majorité de syndicats (CFDT, UNSA, FO, SNJ) signent, sans nous consulter, un protocole d’accord pour ouvrir des négociations basées sur une RCC* qui remplacerait un PDV*.
Dans les deux cas, il s’agit bien d’un plan social de licenciements ! Et nous nous opposons toujours à toute suppression d’emploi !
Contrairement aux informations qui commencent à circuler, la grève et la mobilisation continuent !
Grévistes, non grévistes, syndiqué-es non syndiqué-es, bref, vous tous salarié-es de Radio France, rejoignez-nous aux AG !
Prochaine AG demain 28 janvier à 13h au Foyer F

*PDV : Plan de Départs Volontaires
*RCC : Rupture Conventionnelle Collective



RCC, PDV, même combat !


Après 56 jours de grève, Sibyle Veil fait mine de découvrir les vertus de la négociation !

On voit que des lignes soi-disant inamovibles peuvent bouger grâce à la mobilisation des salariés, grâce à leur grève et grâce à la CGT qui porte seule un préavis reconductible.
La direction propose désormais aux syndicats de négocier une rupture conventionnelle collective (RCC) à la place du plan de départs volontaires (PDV) qu’elle voulait imposer jusque-là.
Ce changement de forme juridique permettrait, promet-elle, une légère baisse du nombre de suppressions de postes (261 contre 299) et une centaine d’embauches de CDD comme monnaie d’échange. Ça serait maigre, sans véritable garantie et cela reste inacceptable. Ce n’est pas ce que demandent les salariés qui exigent le retrait du plan d’économie depuis sa présentation, au printemps dernier. C’est cependant sur cette voie que se sont engagées quatre organisations syndicales en signant un protocole d’accord de négociation.

261 suppressions de postes, cela voudrait dire qu’une grande partie des réductions d’effectifs envisagées dans le PDV resteraient d’actualité. Cela constituerait toujours une menace sur la qualité et le volume de nos productions, sur nos conditions de travail, et renforcerait les risques psycho-sociaux.
Sans compter les autres économies toujours envisagées via des réorganisations, des suppressions de congés, des modifications de systèmes horaires ce qui suppose la remise en cause de l’accord 35h et des autres accords collectifs !
Sans oublier la transformation d’une partie des comptes épargne temps (CET) en épargne retraite, autrement dit de la capitalisation. Une proposition qui est un comble au moment où les salariés de Radio France sont aussi pleinement engagés dans le mouvement contre la réforme des retraites !

Quant au PDV, il n’est pas définitivement écarté, contrairement à ce qu’a voulu faire croire Sibyle Veil dans un communiqué relayé un peu hâtivement par certains journaux. Le protocole d’accord de négociation, que la CGT n’a pas signé, reporte simplement de 2 mois, de fin mars à fin mai, le délai de consultation du CSE central sur ce PDV. Si entre temps la négociation pour une RCC échoue, la direction compte toujours mettre en place ce PDV. Il pèse donc comme une menace pour mieux faire accepter la RCC, en la présentant comme un moindre mal.

La CGT ne croit pas que cette négociation aboutira à un accord acceptable. Mais il est hors de question, en tant que 1er syndicat dans l’entreprise, qu’elle en soit exclue ou qu’elle la déserte. Elle s’y rendra pour y porter les revendications des salariés qui s’opposent par leur grève à ce plan d’économies et aux suppressions de postes, quel qu’en soit le cadre juridique.


Paris, le lundi 27 janvier 2020


Syndicat CGT Radio France