mardi 18 juin 2019

Tribune : Jean-Noël Jeanneney : « Tout ce qui fragilise l’audiovisuel public est insupportable »


"La fécondité de la redevance n’est pas nouvelle. Elle a été créée en mai 1933, et sa signification pratique et symbolique fut affirmée deux ans plus tard par Georges Mandel, ministre des postes, responsable de ce secteur au gouvernement. Il s’agissait déjà de distinguer la radiodiffusion qui se souciait essentiellement de divertissement et qui vivrait de la « réclame » de celle qui porterait d’autres ambitions, auxquelles le ressort du profit, à coup sûr, ne pourvoirait pas.
Cet équilibre conserve aujourd’hui toute sa vertu. Seulement il se trouve qu’il est devenu très fragile, compte tenu de la formidable puissance, omniprésente, de l’argent privé. Et que le péril redoutable est toujours là : une incertitude détestable quant au financement de moyen terme. Lui seul pourtant, pérennisé, permet d’assurer la séduction d’émissions qui ont toujours besoin de temps pour s’affirmer et pour trouver leur audience. Lui seul donne la garantie d’une qualité par rapport aux bruyantes passions de l’immédiat et à l’obsession des sondages et de l’audimat. Or celles-ci appellent, en termes autant civiques que culturels, de puissants contrepoids – en face des tenants du « tout-au-marché »."


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