Le concert que vous êtes venus écouter aujourd’hui n’aura pas lieu.
Les musiciens, comme les autres métiers de Radio France, sont en grève.
Ils s’opposent au « plan stratégique » IMPOSÉ par la Direction.
Cher Public,
Avec ce plan, Les salariés de RF devraient laisser le Service Public de la radio décliner progressivement et abandonner peu à peu ce qui fait sa qualité et son originalité.
Il faudrait accepter le désengagement de l’Etat, la diminution des moyens financiers, laisser la Direction dénaturer les métiers, poursuivre une logique de rentabilité, exposer les personnels aux Risques Psycho-Sociaux.
Ce genre de scénario destructeur qu’on a déjà vu à l’œuvre dans d’autres services publics (situation d’urgence à l’APHP!) est un étranglement progressif dont il faut sortir avant qu’il ne soit trop tard.
Le plan vise à transformer la radio de flux (vous découvrez des idées, des opinions nouvelles proposées au fil de la journée) en une radio de stock (grâce au numérique, on ne vous propose plus que ce qui entre dans vos centres d’intérêt habituels).
Tous secteurs confondus, 299 personnes sont « ciblées » (presque nommément dans certains cas) : c’est-à-dire que leur poste, leur engagement professionnel sont désormais réputés « superflus », inutiles, ni souhaités, ni souhaitables…
Accessoirement, leur charge de travail sera assumée par « ceux qui restent »… ou par des contrats précaires, donc dociles, (en CDD faire grève c’est perdre son emploi).
Pour les formations musicales comme pour les autres secteurs de la Maison, nous devrions donc également accepter des réductions d’effectifs.
Réduction lente et progressive pour les orchestres, violente et catastrophique pour le Chœur.
Après la première vague en 2016, c’est aujourd’hui 39 musiciens dont 33 du Chœur qui sont concernés.
33 artistes du Chœur, sur 90, c’est remettre en cause la place d’un ensemble exceptionnel et sa participation dans la vie musicale de Radio France et du Pays.
C’est casser le seul Chœur symphonique professionnel, capable de monter rapidement des œuvres difficiles à grand effectif et dans toutes les langues
Nous avons tenté en vain, depuis plusieurs mois, et par tous les moyens de nous faire entendre par la Direction.
Parce que nous tenons au service public.
Parce que nous voulons que tous nos concerts continuent à être enregistrés et diffusés sur les ondes pour profiter à tous sur tout le territoire.
Parce que nous croyons au spectacle vivant
Parce que nous voulons continuer à défendre tous les répertoires.
Parce que nous ne voulons pas sacrifier l’excellence et l’ambition artistiques sur l’autel de la rentabilité.
Aujourd’hui il ne nous reste que la grève pour nous y opposer.
Le préavis reconductible posé par la CGT pourra concerner d’autres concerts.
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