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mardi 14 avril 2015

Madame Grève

Madame grève,
Quelle belle allure tu as, tu es si belle dans ta mobilisation. 
Madame grève tu nous permets de rencontrer d'incroyables personnes, de rassembler, de chanter, de créer, d'exprimer, d'organiser, de lutter.
Depuis 27 jours Madame grève tu suis nos jours et nos nuits, tu t'insinues partout, tu nous faits nous démultiplier dans les rêves, tu nous agaces aussi parfois, mais tu es là Madame grève, tu es là et tu tiens.
Ce matin il y a quelque chose d'un fond de teint mal mis, du rimmel qui dégouline, d'une larme qui glisse discrètement sur la joue.
Un vent me parvient il est encore léger, mais je le sens enfler, une neige tomber, une valse s'arrêter brusquement.
Madame grève, j'ai mal au coeur de toi. 
Tu inquiètes ce matin le pavé. Tu es fatiguée Madame. Tu voudrais qu'on te laisse, comme on laisserait un amoureux qui nous demanderait à l'oreille d'arrêter de le coller, que nous en demandons trop, que nous sommes trop exigeantes quant à l'avenir, trop pressantes de questions. Tu nous dis que nous ne nous satisfaisons pas de ce qui est proposé.
Madame grève, je voudrais te dire, que oui je ne peux en rester là, en effet j'espère encore beaucoup de propositions, de changements, j'espère beaucoup de ta force, et je ne peux me contenter d'un intermédiaire qui propose du rabais, du petit, du restreint, du recul, du langage mâchouillé dans les écoles hautes, dans les sphères privées d'entreprises qui ne font que du chiffre et qui tue petit à petit le nous. Madame grève j'ai toujours eu du mal à compter, mais je sais le nombre rassembler d'humains qui font la puissance du nous, ça je le sais, je l'ai toujours su Madame grève, je sais qu'en battant la campagne, qu'en produisant du vivant, je sais que si tu continues de croire en nous, tu verras Madame grève ce que l'on peut obtenir, et même inscrire notre voie, nos voix. Parce que Madame on nous regarde, 
Madame grève nous sommes le service public, Madame, le service public, et ce que tu casseras en arrêtant, ne pourra jamais revenir.
Madame grève, je te luttes, nous te luttons, nous te prenons en face à face et nous te demandons, de ne pas partir comme cela, de ne pas baisser les bras, de ne pas accepter les petits arrangements que l'on te propose.
Madame grève, nous sommes les plus forts.

Je t'embrasse Madame grève.

Le Meilleur des Ondes

mardi 7 avril 2015

Les surnuméraires

Notre société se comporte comme s'il y avait « des humains en trop », des surnuméraires
Nous, les surnuméraires en lutte, nous nous adressons aux autres surnuméraires, ceux qui le sont déjà, ou ceux qui sont en voie de le devenir.
Nous vous parlons. Nous sommes peut-être votre miroir. 
Parmi nous, bien sûr, il y a des différences. Nous sommes nombreux. Il y a des contradictions, des désaccords. On voudrait nous opposer, peut-être même nous opposer à vous, les autres surnuméraires.

Aujourd'hui, nous sommes tous face à un choix de société, non pas face à un choix abstrait, lointain, mais face à un choix qui implique la façon dont nous allons continuer à vivre très concrètement. Nous ne parlons pas de sociétés idéales, ou de modèles politiques à suivre, mais de formes concrètes de vie, dans le seul monde possible qui est celui-ci. 

Nous ne voulons pas que la vie ait comme sens unique celui de l'utilitarisme. Celui où tout sert à quelque chose, où il y a toujours un but, une fonction pré-établie, où il ne reste plus de temps pour réfléchir, pour questionner... nous sombrons alors dans la société de l'urgence, de toutes les urgences. 
Et l'urgence est la meilleure façon de discipliner les gens. « Nous sommes d'accord, disent les maîtres, bien sûr, mais plus tard, plus tard... » 
C'est plus tard pour la vie. 
C'est plus tard pour la dignité. 
C'est toujours plus tard pour la solidarité. 

Les maîtres ne se trompent pas. Notre choix de vie implique un choix de société : celle qui ne veut pas seulement éduquer utile, penser utile, armer les enfants pour l'avenir, gérer efficace, aller vite, produire plus. Une société où la pensée, la poésie, la philosophie, la rêverie ne sont pas considérées comme hors programme. Où la notion de gratuité du temps, de l'échange sont à nouveau une évidence. 

Nous sommes ceux qui rappelons une chose très simple à la société : nous ne savons pas pourquoi nous nous levons le matin, pourquoi nous aimons, pourquoi... nous vivons. 

Attention, ils nous désignent comme des surnuméraires, et pour beaucoup de gens, tomber sous cette désignation-là, revient aujourd'hui à une condamnation grave : chômage, arrêt de soins, fin de droits, expulsion, isolement, mort. Alors, plutôt que d'essayer de nier, nous disons, oui nous sommes des surnuméraires, mais seulement dans VOTRE modèle de société et même si votre modèle est aujourd'hui dominant, la vie, elle, continue, à travers la création, la solidarité, la pensée, la résistance. Parce que le « trop » fait encore partie de ce monde. 

Texte anonyme

jeudi 2 avril 2015

Les Inaudibles - Collectif de personnels précaires de Radio France


Le 2 avril 2015

Nous faisons partie de ceux que l’on appelle les CDD : chargés de réalisation, techniciens du son, attachés de production, assistants d’édition, documentalistes et bien d’autres métiers encore. Nous vous remplaçons pendant vos vacances, vos arrêts maladie, vos congés maternité ou intervenons lors d’un surcroît d’activité. Nous travaillons à France Inter, France Culture, France Musique, France Info, FIP, Mouv’ et France Bleu. Nous sommes des professionnels et des signatures des chaînes de Radio France, parfois depuis de très longues années. 

Attachés comme vous à la radio de service public, à ses missions d’éducation, d’information et de divertissement. Fiers de participer à vos côtés à l’Histoire de cette Maison en fabriquant avec engagement et inventivité des programmes à destination de toutes les oreilles. 

Nous soutenons avec conviction cette mobilisation noble, déterminée et courageuse. Nous la soutenons parce que la radio qui se profile ne nous plaît pas plus qu’à vous. Nous la soutenons car nous partageons l’idée de service public qui est présentement trop malmenée pour ne pas être en danger. Il est juste aujourd’hui de se battre pour la pérennité de la qualité technique, artistique et éditoriale des productions de Radio France. 

Notre situation de précaires s’aggrave déjà d’année en année ; face à la brutalité des méthodes de gestion mises en place par la direction, il est risqué de nous mettre en grève à vos côtés, sous peine de sanctions. En temps de grève, nous nous retrouvons par conséquent dans une position inconfortable de spectateurs. Certains d’entre nous sont même appelés à remplacer des grévistes, ce qui nuit inévitablement au mode d’action et à la force du mouvement. 

« Inaudibles » et, plus que jamais isolés, nous voulons collectivement, par ce texte faire entendre nos voix. 

Certes, les enjeux du mouvement dépassent la question de la précarité au sein de la Maison Ronde. Personne ici n’ignore pour autant son ampleur ni sa gravité : ne le perdons pas de vue. De Radio France à Pôle Emploi, certains d’entre nous cumulent des CDD par centaines au sein de la Maison depuis de trop nombreuses années. Cette situation est problématique et intenable, quand elle n’est pas illégale ; ne faudrait-il pas également remettre en cause le mode de gestion des précaires et de leurs statuts sur les moyen et long termes ? S’en préoccuper, c’est aussi penser à l’avenir de la radio à laquelle nous souhaitons tous continuer de contribuer. 

À vos côtés dans ce combat pour que vive la Radio. 

Les Inaudibles - Collectif de personnels précaires de Radio France



mercredi 1 avril 2015

Article : De l'Air à France Inter : Sous la grève, la Radio


De l'air à France Inter.

"France Inter, c’est à nous. Ce sont nos impôts, nos petits sous, notre redevance. Mais c’est notre histoire surtout, car Radio France est l’enfant de la Résistance.

Pas question, dès lors, de se résigner, d’abandonner l’antenne, d’appeler au « boycott ». Au contraire: on compte bien se bagarrer. Non pas contre France Inter, mais pour elle.

Pour que l’avenir ne s’écrive pas seulement sur des stations privées, bourrées de pubs et de tubes, vendant à Coca-Cola ou Epeda du « temps de cerveau disponible ».

Pour que les auditeurs reprennent la parole, pas seulement à l’antenne, mais au Conseil d’administration."



L'article Sous la grève, la Radio écrit par Sylvain Laporte à lire sur ici sur De l'Air sur France Inter



Lettre ouverte écrite par les musiciens des deux Orchestres de Radio France

Photo Arnaud Contreras. Mercredi 1er Avril 2015 
Agora de la Maison de La Radio

Bonjour à tous,

Voici le texte écrit par nous les musiciens des deux orchestres, et lu ce matin en AG :

La Musique en danger...
Depuis quelques semaines Radio France est secouée par une grève sans précédent.
Les formations musicales de cette maison ne cessent d'être la cible de rumeurs les plus folles. L'Orchestre National de France et l'Orchestre Philharmonique de Radio France sont pointés du doigt.
Des chiffres erronés de coût de fonctionnement ont été savamment distillés à la presse, puis des annonces confuses se sont succédées avec des menaces sur les emplois des musiciens.
"Deux orchestres c'est trop"....
Les chefs les plus prestigieux dirigent ces deux formations. Le niveau et la réputation internationale de ces orchestres sont un atout majeur dans le rayonnement de Radio France.
Rappelons que sa vocation de service public est d'informer, d'élever, de porter la création, la réflexion, l'intelligence.
Nous participons avec ferveur à cette mission avec des programmes audacieux, la diffusion des concerts, la création, la recherche de talents prometteurs, de nombreux projets pour les jeunes publics, une proposition artistique de renommée internationale.
Nos orchestres ont des identités fortes que nous chérissons, que nous souhaitons développer et faire d'avantage connaitre dans ces nouvelles salles créées au cœur de la Radio.
La réforme aurait pu commencer par communiquer d'avantage (ce qui est un comble pour une maison de Radio) sur ce qui existe déjà. La présence des deux formations au sein de Radio France est une richesse unique à développer et encourager. Les deux orchestres ont des propositions différentes et complémentaires.
"Ils coûtent cher..."
Les formations musicales ne représentent que 6% du budget global de Radio France. Elles ne peuvent et ne doivent pas éponger à elles seules toute la dette de Radio France.
"Il faut les fusionner.."
Cette solution qui semble si évidente pour certains serait un anéantissement artistique d'années de travail mais également une catastrophe en terme d'emplois. Le recrutement des musiciens au sein de ces formations permet de proposer des postes aux jeunes étudiants sortis des conservatoires. La difficulté de ces concours est déjà une épreuve, souvent une centaine de musiciens diplômés de Conservatoires Supérieurs se présentent pour un seul poste proposé!
La disparition d'un orchestre serait la conséquence d'une priorité accordée à une logique de rentabilité absurde, d'un état qui se désengage.
Le paysage musical français se désertifie peu à peu... Les conservatoires ferment, les orchestres sont mis à mal...
L'actualité nous livre pourtant les dérives de l'ignorance, dans une brutalité et une intolérance grandissantes. Nos dirigeants doivent prendre conscience de la nécessité de PROTÉGER, COMMUNIQUER LE SAVOIR, LA CULTURE, qui en sont les remparts.
Nous allons nous battre, soutenez nous!

Article : Pour une réflexion commune et sortir de ce conflit avec une solution pérenne et intelligente

Lors d'une Assemblée Générale à son 13ème jour de grève, quand des idées sont données pour une réflexion commune pour qu'enfin Radio France sorte de ce conflit et qu'une solution pérenne et intelligente soit mise en place. Ca donne ça ! Merci à ses auteurs.

Photo Arnaud Contreras.

Texte lu à l'AG du lundi 30 mars 2015
A l’heure où notre mouvement commence à durer et que rien ne bouge, conscients des conséquences de la politique managériale de Mr Gallet et de ses prédécesseurs, de la lutte de pouvoir dont nous faisons les frais, d’une politique pourrie par les lobbyistes privés qui cherche à tuer toute forme de service public pour mieux libérer des parts de marché et par la même occasion se libérer du poids financier qu’il représente, à l’heure où Mr Gallet est à raison en bien mauvaise posture et que tous semblent souhaiter la focalisation du conflit sur lui, le moment est venu pour nous de prendre des initiatives.
Une question se pose tout d’abord : à qui profite le crime ?
Si tous souhaitent voir Mr Gallet tomber, c’est qu’il y a anguille sous roche. N’ayons aucun doute sur le fait que si il est poussé vers la sortie par la petite porte, le prochain PDG sera un tueur encore plus implacable qui finira la mise à sac de Radio France épuisée par une grève qui aura trop duré.Forts de notre histoire et de notre volonté à montrer ce que l’on cherche à cacher au plus grand nombre, il est de notre devoir de continuer à agir avec calme, détermination, réflexion et pragmatisme tout en portant des idées novatrices.
Prenons donc tout le monde à contre-pied et proposons un fonctionnement nouveau.
Matthieu Gallet est aujourd’hui totalement esseulé et, on peut le penser, aux abois. On peut imaginer sa rage de se voir ainsi lâché par ceux qui hier l’appuyaient. Aussi ne serait-il pas opportun de lui proposer une porte de sortie dans laquelle il aurait la possibilité de sortir dignement de ce conflit destructeur pour tout le monde.Il lui faudrait bien entendu faire un nombre conséquent de concessions.
La proposition est simple et tient en ces termes :
Les salariés vous confortent et vous soutiennent dans votre poste de PDG de Radio France à l’heure où tous les autres cherchent à vous abattre.En retour, vous vous engagez à prendre de nouvelles orientations qui vont à l’inverse de ce que vous avez jusqu’ici proposé.
Tout d’abord, remplacement des cadres de Direction qui se verront de toute façon soumis à une motion de défiance de l’ensemble des salariés.
Arrêt de tout ce qui peut l’être du chantier pour une nouvelle réflexion sur la réhabilitation, plus réaliste et n’entravant plus le bon fonctionnement de Radio France.
Dans un même temps, qui correspond au préavis de licenciement de la direction en place, mise en place d’un système de démocratie participative, redonnant un droit de regard et un pouvoir décisionnaire aux salariés égal à celui de la direction.Chaque corporation y sera représentée.À chaque décision de la direction, un conseil composé d’un représentant de chaque corporation, dont le mode de nomination reste à définir par nous tous, participera au vote ou au choix et empêchera ainsi toute dérive nuisible au bien de Radio France.
Les modalités de tirage au sort, par exemple, de ce conseil et de révocabilité restent à définir et certains travaillent déjà à son ébauche.
Mise en place d’une totale transparence. Les décisions, les choix, les contrats, les comptes, les salaires et autres rémunérations quelles qu’elles soient ne seront plus cachés, les « hors protocoles » ne seront plus tolérés, quitte à revoir certaines grilles de salaires. Elimination des postes « placard ». Nous devons nous aussi respecter notre devoir d’exemplarité envers le peuple français qui nous finance.
Les audits extérieurs ne devront plus être prioritaires, nous nous appuierons désormais d’abord sur les expertises internes, qui sont nombreuses à tous niveaux dans la maison.De la même façon, toute forme d’externalisation devra être totalement justifiée et votée.
Dans un même temps, chaque service devra procéder à une réflexion ayant pour but de rétablir son bon fonctionnement si nécessaire et d’optimiser les tâches qui sont les siennes, et de fait générer des économies nécessaires à notre situation. Les bilans seront ensuite petit à petit remontés et rassemblés. Ne doutons pas que cette méthode permettra d’obtenir des résultats, quitte à redéployer certains postes entre les services. Il est probable qu’il ne soit ainsi pas nécessaire de supprimer des postes ou du moins de sérieusement minimiser ces suppressions ; mais surtout et avant tout, nous ferons ça bien.
Voilà la proposition qui est soumise aujourd’hui à l’assemblée générale. À nous tous de la parfaire si nous la trouvons recevable, de s’assurer de son bien-fondé légal, de définir les moyens qui mènent à cette fin et de la rédiger sous forme de lettre ouverte largement diffusée afin que personne ne puisse plus douter de notre dessein qui est de continuer à offrir le meilleur de Radio France.
Mr Gallet peut accepter ou refuser, mais nous pourrons être fiers de nous battre, de travailler au bien de notre entreprise et d’avoir une attitude responsable et pérenne.
S’il accepte, tout le monde s’y retrouve et une ère nouvelle commence. S’il refuse, nous pourrons toujours continuer à nous battre pour la mise en place de ce processus sans lui et ses sbires.
Puisqu’ils ne sont pas capables de formuler un projet viable pour Radio France, faisons-le, prouvons que ce n’est pas impossible.Quoiqu’il arrive, les différents hauts cadres qui viendront à l’avenir sauront que les pratiques en cours aujourd’hui ne seront plus celles de demain, que Radio France est forte de son savoir faire et de ses talents, que nous sommes son corps, son âme, ses tripes et sa tête. Nous faisons de la radio et nous savons bien le faire, soyons-en fiers et n’ayons plus peur...

lundi 30 mars 2015

Emission : Vive la Radio au studio 108 par la SPARF (Société des Producteurs Associés de Radio France)


L'émission Vive la Radio en Direct du Studio 108 de la Maison de la Radio. Episode 1

L'émission Vive la Radio à Théâtre Ouvert Vive les auditeurs et les artistes du service public, le mardi 07/04/2015 Valli (France Inter) Anne Montaron (France Musique) et Matthieu Conquet (France Culture)


Pourquoi les radios du service public ? Pourquoi nous battons-nous pour elles ?

Le lundi 30/03/2015 Marie Richeux (France Culture) Mathieu Vidard (France Inter) et Alex Dutilh (France Musique) animaient cette émission imaginée et organisée par la SPARF (La Société des Producteurs Associés de Radio France)


Pour la défense d’une véritable radio de service public pour nos auditeurs !

Ecoutez également l'émission Pirate enregistré à la Maison de la Radio  ou bien ici

Début de l'émission à 13'30

Vous pouvez les retrouver sur leur page facebook ici


Pour rappel :

Appel du 26 mars 2015 de la Société des Producteurs Associés de Radio France (S.P.A.R.F.)
Pour la défense d’une véritable radio de service public pour nos auditeurs.


Ce vendredi 27 mars, la SPARF a été créer à l'Agora de la Maison de la Radio à 15 h !