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mardi 14 avril 2015

Madame Grève

Madame grève,
Quelle belle allure tu as, tu es si belle dans ta mobilisation. 
Madame grève tu nous permets de rencontrer d'incroyables personnes, de rassembler, de chanter, de créer, d'exprimer, d'organiser, de lutter.
Depuis 27 jours Madame grève tu suis nos jours et nos nuits, tu t'insinues partout, tu nous faits nous démultiplier dans les rêves, tu nous agaces aussi parfois, mais tu es là Madame grève, tu es là et tu tiens.
Ce matin il y a quelque chose d'un fond de teint mal mis, du rimmel qui dégouline, d'une larme qui glisse discrètement sur la joue.
Un vent me parvient il est encore léger, mais je le sens enfler, une neige tomber, une valse s'arrêter brusquement.
Madame grève, j'ai mal au coeur de toi. 
Tu inquiètes ce matin le pavé. Tu es fatiguée Madame. Tu voudrais qu'on te laisse, comme on laisserait un amoureux qui nous demanderait à l'oreille d'arrêter de le coller, que nous en demandons trop, que nous sommes trop exigeantes quant à l'avenir, trop pressantes de questions. Tu nous dis que nous ne nous satisfaisons pas de ce qui est proposé.
Madame grève, je voudrais te dire, que oui je ne peux en rester là, en effet j'espère encore beaucoup de propositions, de changements, j'espère beaucoup de ta force, et je ne peux me contenter d'un intermédiaire qui propose du rabais, du petit, du restreint, du recul, du langage mâchouillé dans les écoles hautes, dans les sphères privées d'entreprises qui ne font que du chiffre et qui tue petit à petit le nous. Madame grève j'ai toujours eu du mal à compter, mais je sais le nombre rassembler d'humains qui font la puissance du nous, ça je le sais, je l'ai toujours su Madame grève, je sais qu'en battant la campagne, qu'en produisant du vivant, je sais que si tu continues de croire en nous, tu verras Madame grève ce que l'on peut obtenir, et même inscrire notre voie, nos voix. Parce que Madame on nous regarde, 
Madame grève nous sommes le service public, Madame, le service public, et ce que tu casseras en arrêtant, ne pourra jamais revenir.
Madame grève, je te luttes, nous te luttons, nous te prenons en face à face et nous te demandons, de ne pas partir comme cela, de ne pas baisser les bras, de ne pas accepter les petits arrangements que l'on te propose.
Madame grève, nous sommes les plus forts.

Je t'embrasse Madame grève.

Le Meilleur des Ondes

lundi 13 avril 2015

Remarques générales sur le « projet stratégique » de Mathieu Gallet

Préambule

D’une manière générale, les salariés de RF ont subi, depuis des années, une dégradation de leurs conditions de travail et un dialogue social de plus en plus inexistant (mépris des organisations syndicales, impossibilité de négocier, harcèlement, autocratisme, manipulations, etc.) qui ont abouti, au fil du temps, à une situation explosive. La grève de 2015 aurait pu être l’occasion pour la Direction de manifester une ouverture en matière sociale et c’est l’inverse qui s’est produit. La durée de la grève, ainsi que l’exécrable qualité des relations humaines dans les négociations ont rendu, chaque jour, de plus en plus impensable la reprise d’un dialogue social serein. Or le projet de Mathieu Gallet énonce lui-même (et à juste titre) que les transformations qu’il propose « supposeront un dialogue social renouvelé » et que pour y parvenir « une mobilisation de l’entreprise dans son ensemble » sera nécessaire.

La conséquence à tirer d’une situation aussi bloquée et contradictoire c’est l’annulation pure et simple du projet Gallet, dans l’ouverture d’une large consultation des élus et du personnel en lieu et place d’un nouvel audit privé bidon réalisé par des personnes extérieures n’ayant aucune connaissance de l’entreprise, de ses métiers et de son histoire, ni aucune idée des solutions concrètes de mise en place et d’exécution des mesures préconisées. Pour rappel, une motion de défiance et la demande d’un médiateur a été déposée par les organisations syndicales, ce qui acte la rupture complète du dialogue social avec l’actuelle présidence, l’actuelle DRH et bon nombre d’autres Directions de l’entreprise. Les conditions de mise en oeuvre du « Plan Gallet » ou d’un quelconque projet d’entreprise qui en serait issu ne sont donc actuellement pas réunies, et à plus d’un titre… 

Par ailleurs, ce projet ne comporte aucune donnée chiffrée sérieuse qui permettrait le débat; nous ne pouvons donc le considérer comme un projet stratégique digne de ce nom. Par comparaison, le projet de restructuration 2011-2016 de la BBC comporte une centaine de pages, sans langue de bois, avec des données d’organisation documentées, des données économiques détaillées et des options chiffrées pour chaque proposition. Nous sommes, dans cet exemple de la BBC, bien loin de l’esquisse de feuille de route proposée aujourd’hui par Mathieu Gallet.


Lecture critique de quelques éléments du « Plan Gallet »

Quoi qu’il en soit, il est néanmoins possible de faire une lecture critique du « Plan Gallet ».

Il s’agit d’un plan qui trace avant tout les grandes lignes idéologiques de la politique de la direction de Radio France, sans en passer par un bilan sérieux des acquis (aucune étude sérieuse n’est adossée au plan) ni aucun chiffrage de sa mise en oeuvre. Ce plan s’inspire d’un audit réalisé par un Cabinet externe, sans expérience de la radio, il se contente d’en reprendre les conclusions générales et de l’accompagner de quelques principes généraux de management dépassés – management d’autorité tablant sur la vitesse, la verticalisation et faisant l’impasse sur la concertation avec le personnel (on sait pourtant que ce type d’approche est inefficace et socialement destructrice). Ce plan, de surcroît, fait l’impasse sur deux questions cruciales pour l’entreprise, questions d’ailleurs pointées par le ministère de tutelle : la nécessaire réduction des inégalités sociales (inflation du salaire des cadres et donc de la fourchette des salaires) et celle de la précarisation (recours croissant à l’intermittence et aux CDD, avec de nombreuses situations d’illégalité manifeste).


Le numérique

Dans ses grandes lignes, le « passage à l’ère numérique » n’est en fait décrit dans le projet que comme la continuité de la politique pratiquée depuis déjà quelques années par la DNM avec un minimum de moyens et qui a été réalisée en prélevant 150 emplois sur l’ensemble de RF, prélèvement qui a contribué à dégrader les conditions de travail des services amputés. Donc la question du financement de ce « passage à l’ère numérique » se pose à deux niveaux : quid du coût direct de la poursuite de la numérisation, quid du fonctionnement des services amputés. Sachant que « passage au numérique » signifie développement de nouveaux supports (qui ne s’improvisent pas) et que s’il faut amputer la production pour passer à « l’ère numérique » on remplira les tuyaux tout neufs avec des contenus appauvris.


Les antennes

Concernant les antennes, la Cour des comptes a signalé elle-même la grande qualité des contenus et leur diversité actuelle. Et si France-Musique ou le Mouv’ accusent des baisses d’audience, les diverses réformes à la va-vite déjà effectuées n’ont fait qu’aggraver une situation difficile depuis longtemps, sans parler des conséquences matérielles et psychiques de ces réformes sur les salariés travaillant au sein de ces Chaînes. Inutile et passablement dangereux donc de rajouter une Xème réforme flash qui ne pourrait que conduire à leur destruction. 

S’agissant spécifiquement de France Musique, la présentation du projet est indigne. L’analyse musicale est reléguée sur le Web et l’antenne s’apparente à un flux continu et invertébré de musique « classique » et de jazz, prélude à sa disparition pure et simple. Aucune vision culturelle, historique ou esthétique des missions de la Chaîne n’apparaît dans le projet. 

Même remarque générale concernant le réseau « Bleu » qui subit des réformes, ouvertures/fermetures de stations, redéploiements, etc. depuis fort longtemps (à commencer par le rattachement des stations régionales à RF en 1982, stations qui ont vu leurs moyens se dégrader progressivement, puis être redéployées : éternellement la même politique débouchant systématiquement sur une nième réforme). Le plan ne prend nullement en compte l’histoire pour penser l’avenir. Il perpétue la politique de table rase qui fait l’impasse sur les salariés, leur relation de long cours avec l’entreprise et leur engagement (à ce titre, comme on a pu le remarquer lors de la grève, Radio France est une entreprise à laquelle ses salariés sont très attachés, on vient traditionnellement par choix et par passion travailler à Radio-France, c’est une donnée centrale qui, si elle est ignorée par une Direction coupée de sa base, ne peut que conduire à l’échec). Il convient donc de penser la réforme du réseau Bleu en faisant un bilan des différentes réformes précédentes, en évaluant leurs échecs et succès avant de prendre des décisions hâtives.

La même remarque vaut pour le réseau FIP qui a subi tout au long de son existence réouvertures et fermetures et régulièrement la menace de suppression pure et simple de son réseau.


L’encadrement

Concernant la mobilisation de l’entreprise et de la « construction d’une communauté de cadres portant les objectifs stratégiques et participant à la mise en oeuvre des réformes », notons que la Cour des comptes publie un tableau mettant en évidence la prolifération aberrante du nombre de cadres dans la maison : + de 58% en 10 ans, ce qui évidemment a lourdement impacté l’augmentation de la masse salariale pointée par le Ministère. Il semble donc exclu d’embaucher de nouveaux cadres, avec 1 cadre pour 22 salariés Radio-France est déjà plus qu’encadrée. Quant à la mobilisation actuelle des hauts cadres, cette grève en a donné un aperçu édifiant : Directrice Générale, Directeur de la Musique et Directrice des Personnels de Production en arrêt maladie (liste non exhaustive), ce pendant la plus longue grève de l’histoire de Radio France. La Direction n’ignore pas que les arrêts maladie sont un indicateur essentiel de la bonne ou mauvaise santé d’une entreprise. Autant de hauts cadres simultanément malades, c’est une première significative.


Le « Public »

L’un des points les plus centraux de ce projet est l’ouverture de la radio à « un plus large public », ouverture physique de la Maison de la radio et ouverture médiatique en termes d’audience. Cette ouverture préconisée « sera fortement orientée vers les nouvelles générations ». Là aussi aucun bilan n’est fourni : depuis 20 ans nous assistons à la suppression systématique des émissions spécifiques à destination du jeune public. Ce plan ne propose pas de les rétablir, mais se focalise sur des ateliers, des manifestations ou du détournement de programmes courants pour satisfaire aux sujets du Bac. Alors qu’il conviendrait de relancer une production spécifique, pas seulement littéraire et académique, qui couvrirait toutes les tranches d’âge de la jeunesse, production autrefois existante qui a été détruite et qu’il faudrait repenser et développer, le plan se contente de tentatives misérables d’ouvrir la radio aux scolaires en organisant des ateliers à bas prix, en ne dotant pas ce secteur des rapports avec le jeune public et avec l’éducation nationale de moyens spécifiques, en omettant de se concerter avec les compétences internes à ce sujet, à l’instar de l’exemple très parlant des « ateliers bruitage »... sans bruiteurs (!).

Oui, il faut construire une politique d’ouverture au jeune public, tant en matière de création, de production que de diffusion et il faut pour cela se doter de moyens adéquats et suffisants (là comme ailleurs, aucune embauche prévue dans le cadre des 50 nouveaux emplois…) et être innovants, c’est-à-dire ne pas copier les radios privées, mais les devancer. Il existe à l’intérieur de la Maison des secteurs qui effectuent ce travail depuis des années, notamment au sein des programmes pédagogiques des orchestres et au sein du service des Fictions (avec un capital d’expérience encore vivant malgré l’éviction des émissions pour les enfants depuis plusieurs années). Il conviendrait de travailler avec eux et se servir de ces expériences, de ces réseaux et de ces compétentes pour aller de l’avant. 


La « réhabilitation »

Concernant les travaux, pièce pourtant maîtresse des conditions de possibilité du projet de Mathieu Gallet, seul un petit paragraphe aborde la question. En résumé il y est dit qu’il faut finir les travaux en 2018, élaborer un plan de financement pérenne (pas de proposition, ni de chiffrage à ce stade), mettre en place un programme d’investissement courant pour l’entretien du bâtiment dans la durée (un truisme). Rien sur l’état actuel des travaux, aucun bilan, aucune analyse concernant leur dérive financière catastrophique, aucune expertise sur les responsabilités de ce scandale. Rien non plus sur un moratoire qui permettrait de faire le bilan et de proposer des solutions architecturales et financières acceptables pour leur finalisation en tenant compte (comme le dit le texte) « des enjeux sociaux du chantier et ses impacts sur les conditions de production et de travail des salariés ». Et pourtant la question du chantier et de sa poursuite est primordiale : ce chantier a déjà eu des effets désastreux sur la production, sur la santé et le moral des salariés et sa poursuite paralyserait tout le secteur si des solutions de remplacement studio par studio, cellule de production par cellule de production n’étaient pas pensées, programmées et actées. Rien non plus là-dessus dans le projet. 


Les studios « moyens »

Un (deuxième) paragraphe concernant un projet de travaux affectant les studios dits « moyens » est, lui, proprement stupéfiant: il ajoute aux prévisions de chantier déjà existantes et mises en cause pour leur conception et leur coût pharaoniques un chantier supplémentaire inutile, voire dangereux (amiante dont l’expertise initiale avait conclu qu’elle était inerte et confinée), dont il faudra trouver le budget (par l’emprunt ?), alors qu’il s’agit à présent d’endiguer l’inflation financière de ces travaux. En effet, ces studios moyens, remarquablement conçus fin des années 50, d’une part pour l’enregistrement d’une grande partie des productions musicales radiophoniques (avec et sans public), d’autre part pour l’enregistrement de fictions radiophoniques, et dont personne ne songe à contester la grande qualité acoustique et fonctionnelle, ne nécessitent à l’évidence qu’une remise à niveau (pour les équipements techniques) et quelques interventions ou améliorations ponctuelles. Or, ce qui est programmé c’est leur démantèlement pur et simple via le détournement de leur fonctionnalité première, à savoir la production radiophonique d’enregistrements de musiques et de fictions.

L’enjeu est énorme. Ces studios, parfaitement insonorisés et protégés des nuisances sonores externes, sont construits comme une « boîte dans la boîte », les restructurer reviendrait à casser leur structure d’insonorisation très efficace et inscrite dans la conception même du bâtiment. Leurs performances acoustiques ont d’ailleurs déjà été mises à mal par le comblement des interstices qui les séparent les uns des autres par des gravats issus du chantier, à l’initiative récente d’un responsable ignare. Selon le rapport initial qui a présidé à cette « réhabilitation », décidément bien destructrice, l’amiante qu’ils contiennent est inerte, étant enserrée entre des couches de béton, y toucher reviendrait donc à devoir procéder à un désamiantage inutile en termes de santé des personnels et totalement dispendieux à l’heure actuelle. De fait, sous un langage subtilement ambigu nous comprenons qu’il s’agit de récupérer « des espaces » (et donc de réduire l’espace propre à la production en studio) en vue d’une commercialisation des dits espaces (location au privé). C’est ce que signifie cette formulation du projet stratégique : « [une étude] portant sur la destination des autres espaces disponibles et le modèle économique de leur exploitation ». 

Par ailleurs, vu l’urgence d’achèvement du chantier, ces travaux seront programmés en parallèle des phases 3 et 4, si bien qu’il n’y aura plus aucun studio de production lourde disponible à partir de décembre 2015 et ce pour une durée indéterminée. Et donc, d’ores et déjà, plus de production de fictions (entre autres). Il faut arrêter immédiatement ce projet de refonte des studios moyens, absurde et coûteux (nouvel appel à des cabinets d’études extérieurs et d’architecture en urgence avec toutes les conséquences habituelles attachées à la méthode).


La masse salariale

Concernant les efforts sur la masse salariale et le financement du programme, il conviendrait, comme signalé plus haut, de commencer par mettre un terme à l’engagement de hauts cadres dans l’entreprise, puis, à terme, de réduire leur nombre inflationniste et disproportionné (cf. le rapport de la Cour des comptes).

Les salariés, quant à eux, ne sont pas prêts à porter davantage le poids des dérives des Directions successives, en particulier la dérive des travaux. Là aussi ce sont aux responsables de payer, encore faudrait-il faire rechercher ces responsabilités, internes et externes, par une expertise indépendante.

Quant aux créations de postes, il conviendrait de lister les nécessités réelles en privilégiant le recrutement en interne : il y a de la part de la Direction depuis trop d’années un dénigrement systématique des compétences internes qui entretient un climat de plus en plus malsain alors que l’entreprise regorge de personnels compétents. Notons que sur les 50 créations de postes préconisées aucune ne concerne une activité de production radiophonique, ce qui est symptomatique de ce projet. Il serait nécessaire d’éclaircir en quoi des postes de « production scénique » sont actuellement indispensables, des postes supplémentaires de marketing et, bien entendu, il serait nécessaire de fournir des chiffres, là encore. De même pour ce qui concerne les suppressions de postes : il conviendrait de détailler leur répartition par secteur (administration, information, production, autres) et de chiffrer cette répartition en pourcentages.


Conclusion

La transparence devrait être le maître mot de ce projet, à commencer par lui-même. Une fois élaboré, clarifié, quantifié et approuvé, il serait judicieux de le publier sur le site de Radio France, à l’attention du personnel et du public, le rendant ainsi accessible aux contribuables.

Ce projet ne peut être ni débattu, ni a fortiori approuvé en l’état car il se contente de généralités idéologiques et de propositions floues non chiffrées, il ne s’agit pas même d’orientations.

Un projet digne de ce nom nécessite un minimum de travail en profondeur : raisons, perspectives et données chiffrées à l’appui. Ce travail est actuellement impensable à réaliser avec les personnels de Radio France en raison de l’état infiniment dégradé du dialogue social et, même en cas de reprise du dialogue, impensable à imaginer à partir de ce texte beaucoup trop faible et par trop biaisé dans ses formulations. 

vendredi 10 avril 2015

Triste anniversaire aujourd'hui pour Radio-Canada

Les Amis de Radio Canada ont posté sur leur page :

"1300 postes perdus à Radio-Canada depuis le 10 avril 2014. Triste anniversaire. Aujourd'hui tous les employés de Radio-Canada que cette situation dramatique touche s'habillent en noir d'un bout à l'autre du pays."

Une occasion pour revenir sur la situation de Radio Canada avec quelques liens :

Les amis de Radio Canada


Les amis de Radio Canada sur Facebook

Un article de Christophe Rodriguez "Radio-Canada : de mal en pis" à lire ICI




Deux documents sur Radio-Canada dont la maison est en voie de privatisation, tout simplement :




Ensemble Sauvons Radio Canada



jeudi 9 avril 2015

Article : Mathieu Gallet devrait réfléchir à deux fois avant d'abîmer France Musique

Un article dans Le Monde d'Alain Lompech à lire ICI

Alain Lompech est critique musical, ancien journaliste au Monde, ancien producteur et conseiller aux p
rogrammes de France Musique 






mercredi 8 avril 2015

Le Chantier de la Maison de la radio, histoire d'un dérapage non controlé

Mathieu Gallet a présenté le mercredi 8 avril 2015 en comité central d'entreprise extraordinaire son plan stratégique, avec plusieurs mesures d'économies visant à redresser les comptes de Radio France. Entamé depuis plus de dix ans, le plan de rénovation de la Maison ronde pèse lourd dans ses difficultés actuelles.


Le reportage "No Man's Land ou une déambulation entre travaux et déménagement"  à écouter sur la radio du Meillleur des Ondes




Dans Les échosValerie De Senneville revient sur l'histoire du chantier. Son article à lire ICI



Emission France Culture : A quoi sert Radio France ?

"Après plus de trois semaines de grève dans l'ensemble du groupe, et sans issue visible, quatre parlementaires spécialistes de l'audiovisuel débattent de la radio publique."

Du Grain à moudre
Par Hervé Gardette à écouter ICI




Invités:
Marie-George Buffet, députée PCF de Seine St Denis, vice-présidente de la commission des affaires culturelles et de l'éducation
Martine Martinel, députée de la 4e circonscription de Haute-Garonne (PS)
Franck Riester, député UMP de Seine-et-Marne et maire de Coulommiers
Catherine Morin-Desailly, sénatrice UDI, Présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication


Sur la même page retrouvez aussi le bonus de Nicolas Ignatiew :

"Dans Eloge de la dépense, le corps politique comme métaphore, paru aux éditions Sens&Tonka, Frédéric Spinhirny nous propose une réflexion philosophique sur la notion de dépense. Il explique comment cette notion, de plus en plus proscrite dans notre société gestionnaire, est pourtant fondamentale au développement de l’individu."



Tous les liens utiles sur France Culture pour comprendre les enjeux : Grève à Radio France : l'impasse

dimanche 5 avril 2015

Analyse : "Eloge des syndicats" par Serge Halimi dans Le Monde Diplomatique


L'article dans Le Monde Diplomatique, écrit par Serge Halimi, en avril 2015 à lire ci dessous ou ICI

"Puisque chacun prétend se soucier de l’envol des inégalités, pourquoi cette analyse du Fonds monétaire international (FMI) est-elle passée à ce point inaperçue (1) ? En raison de ses conclusions ? Dans une étude présentée en mars dernier, deux économistes issues de ce temple du libéralisme relèvent « l’existence d’un lien entre la baisse du taux de syndicalisation et l’augmentation de la part des revenus les plus élevés dans les pays avancés durant la période 1980-2010 ». Comment expliquent-elles ce lien « En réduisant l’influence des salariés sur les décisions des entreprises »,l’affaiblissement des syndicats a permis d’« augmenter la part des revenus constitués par les rémunérations de la haute direction et des actionnaires ».
Selon ces économistes du FMI, « une moitié environ » du creusement des inégalités que les libéraux préfèrent traditionnellement attribuer à des facteurs impersonnels (mondialisation, technologies, etc.) découlerait du déclin des organisations de salariés. Doit-on s’en étonner ? Quand le syndicalisme, point d’appui historique de la plupart des avancées émancipatrices, s’efface, tout se dégrade, tout se déplace. Son anémie ne peut qu’aiguiser l’appétit des détenteurs du capital. Et son absence, libérer une place qu’envahissent aussitôt l’extrême droite et l’intégrisme religieux, s’employant l’une comme l’autre à diviser des groupes sociaux dont l’intérêt serait de se montrer solidaires.
Or l’effacement du syndicalisme ne tient ni du hasard ni de la fatalité. En avril 1947, alors que l’Occident s’apprête à connaître trente ans de prospérité un peu mieux partagée, Friedrich Hayek, un penseur libéral qui a marqué son siècle, dresse déjà la feuille de route de ses amis politiques : « Si nous voulons entretenir le moindre espoir d’un retour à une économie de liberté, la question de la restriction du pouvoir syndical est une des plus importantes. » Hayek prêche alors dans le désert, mais quelques décennies plus tard, grâce à l’intervention directe — et brutale — de deux de ses admirateurs, Ronald Reagan et Margaret Thatcher, lors de conflits du travail marquants (les contrôleurs aériens américains en 1981, les mineurs britanniques en 1984-1985), le « pouvoir syndical » a rendu l’âme. Entre 1979 et 1999, le nombre annuel de grèves impliquant au moins mille salariés passe aux Etats-Unis de deux cent trente-cinq à dix-sept, celui des jours de travail « perdus », de vingt millions à deux millions (2). Et la part du salaire dans le revenu national recule... En 2007, sitôt élu président de la République, M. Nicolas Sarkozy fait à son tour voter une loi restreignant le droit de grève dans les services publics. L’année suivante, il pavoise tel un gamin hilare : « Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit. »
En bonne logique, l’étude du FMI aurait dû insister sur l’urgence sociale et politique de renforcer les organisations de salariés. Elle estime plutôt qu’« il reste à déterminer si l’accroissement des inégalités dû à l’affaiblissement des syndicats est bon ou mauvais pour la société »... Ceux qui ont déjà une petite idée de la réponse en tireront sans effort la conclusion qui s’impose."
Serge Halimi
(1) Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron, « Le pouvoir et le peuple » (PDF), Finances & Développement, Washington, DC, mars 2015.
(2) George Melloan, « Whatever happened to the labor movement ? », The Wall Street Journal, New York, 4 septembre 2001.

samedi 4 avril 2015

PESTO n°1005 - Avril 2015

Un "pesto" est une parodie de "texto", l'organe central de la direction de Radio France en matière de communication interne.

Et nous on peste !





mercredi 1 avril 2015

Lettre ouverte écrite par les musiciens des deux Orchestres de Radio France

Photo Arnaud Contreras. Mercredi 1er Avril 2015 
Agora de la Maison de La Radio

Bonjour à tous,

Voici le texte écrit par nous les musiciens des deux orchestres, et lu ce matin en AG :

La Musique en danger...
Depuis quelques semaines Radio France est secouée par une grève sans précédent.
Les formations musicales de cette maison ne cessent d'être la cible de rumeurs les plus folles. L'Orchestre National de France et l'Orchestre Philharmonique de Radio France sont pointés du doigt.
Des chiffres erronés de coût de fonctionnement ont été savamment distillés à la presse, puis des annonces confuses se sont succédées avec des menaces sur les emplois des musiciens.
"Deux orchestres c'est trop"....
Les chefs les plus prestigieux dirigent ces deux formations. Le niveau et la réputation internationale de ces orchestres sont un atout majeur dans le rayonnement de Radio France.
Rappelons que sa vocation de service public est d'informer, d'élever, de porter la création, la réflexion, l'intelligence.
Nous participons avec ferveur à cette mission avec des programmes audacieux, la diffusion des concerts, la création, la recherche de talents prometteurs, de nombreux projets pour les jeunes publics, une proposition artistique de renommée internationale.
Nos orchestres ont des identités fortes que nous chérissons, que nous souhaitons développer et faire d'avantage connaitre dans ces nouvelles salles créées au cœur de la Radio.
La réforme aurait pu commencer par communiquer d'avantage (ce qui est un comble pour une maison de Radio) sur ce qui existe déjà. La présence des deux formations au sein de Radio France est une richesse unique à développer et encourager. Les deux orchestres ont des propositions différentes et complémentaires.
"Ils coûtent cher..."
Les formations musicales ne représentent que 6% du budget global de Radio France. Elles ne peuvent et ne doivent pas éponger à elles seules toute la dette de Radio France.
"Il faut les fusionner.."
Cette solution qui semble si évidente pour certains serait un anéantissement artistique d'années de travail mais également une catastrophe en terme d'emplois. Le recrutement des musiciens au sein de ces formations permet de proposer des postes aux jeunes étudiants sortis des conservatoires. La difficulté de ces concours est déjà une épreuve, souvent une centaine de musiciens diplômés de Conservatoires Supérieurs se présentent pour un seul poste proposé!
La disparition d'un orchestre serait la conséquence d'une priorité accordée à une logique de rentabilité absurde, d'un état qui se désengage.
Le paysage musical français se désertifie peu à peu... Les conservatoires ferment, les orchestres sont mis à mal...
L'actualité nous livre pourtant les dérives de l'ignorance, dans une brutalité et une intolérance grandissantes. Nos dirigeants doivent prendre conscience de la nécessité de PROTÉGER, COMMUNIQUER LE SAVOIR, LA CULTURE, qui en sont les remparts.
Nous allons nous battre, soutenez nous!

Rencontre avec les auditeurs au Grand Parquet Samedi 4 avril de 16h à 19h


Chers auditeurs de Radio France,

Vous êtes privés de vos programmes depuis deux semaines, et vous n’avez pas forcément toutes les explications au conflit qui nous oppose à la direction de notre entreprise.

Nous vous convions donc à une rencontre avec les salariés samedi 4 avril de 16h à 19h au Grand Parquet 35 rue d’Aubervilliers 75018. (M°Riquet ou Stalingrad)

Merci d’en parler autour de vous, sans oublier ceux qui ne sont pas trop connectés sur le net. Venez nombreux, nous avons besoin de votre soutien.

Merci à vous.

Le Meilleur des Ondes


Mercredi 1er Avril Agora Maison de la Radio
Les Orchestres jouent pour les salariés.
Photo Arnaud Contreras.


Pour plus d’informations sur la situation à Radio France :
Un collectif de salariés s’est créé « lemeilleurdesondes », et vous pouvez le suivre sur soundcloud, facebook, twitter, et blogspot.
Les liens utiles :





La pétition d'auditeurs


Le regroupement d’auditeurs

https://m.facebook.com/auditeurs.solidaires

La caisse de grève


ou  par chèque à l'ordre de CCE Radio France - Dons
Adressé par voie postale à l'adresse suivante :CCE Radio France
116 avenue du Président Kennedy75220 Paris Cedex 16

Article : Pour une réflexion commune et sortir de ce conflit avec une solution pérenne et intelligente

Lors d'une Assemblée Générale à son 13ème jour de grève, quand des idées sont données pour une réflexion commune pour qu'enfin Radio France sorte de ce conflit et qu'une solution pérenne et intelligente soit mise en place. Ca donne ça ! Merci à ses auteurs.

Photo Arnaud Contreras.

Texte lu à l'AG du lundi 30 mars 2015
A l’heure où notre mouvement commence à durer et que rien ne bouge, conscients des conséquences de la politique managériale de Mr Gallet et de ses prédécesseurs, de la lutte de pouvoir dont nous faisons les frais, d’une politique pourrie par les lobbyistes privés qui cherche à tuer toute forme de service public pour mieux libérer des parts de marché et par la même occasion se libérer du poids financier qu’il représente, à l’heure où Mr Gallet est à raison en bien mauvaise posture et que tous semblent souhaiter la focalisation du conflit sur lui, le moment est venu pour nous de prendre des initiatives.
Une question se pose tout d’abord : à qui profite le crime ?
Si tous souhaitent voir Mr Gallet tomber, c’est qu’il y a anguille sous roche. N’ayons aucun doute sur le fait que si il est poussé vers la sortie par la petite porte, le prochain PDG sera un tueur encore plus implacable qui finira la mise à sac de Radio France épuisée par une grève qui aura trop duré.Forts de notre histoire et de notre volonté à montrer ce que l’on cherche à cacher au plus grand nombre, il est de notre devoir de continuer à agir avec calme, détermination, réflexion et pragmatisme tout en portant des idées novatrices.
Prenons donc tout le monde à contre-pied et proposons un fonctionnement nouveau.
Matthieu Gallet est aujourd’hui totalement esseulé et, on peut le penser, aux abois. On peut imaginer sa rage de se voir ainsi lâché par ceux qui hier l’appuyaient. Aussi ne serait-il pas opportun de lui proposer une porte de sortie dans laquelle il aurait la possibilité de sortir dignement de ce conflit destructeur pour tout le monde.Il lui faudrait bien entendu faire un nombre conséquent de concessions.
La proposition est simple et tient en ces termes :
Les salariés vous confortent et vous soutiennent dans votre poste de PDG de Radio France à l’heure où tous les autres cherchent à vous abattre.En retour, vous vous engagez à prendre de nouvelles orientations qui vont à l’inverse de ce que vous avez jusqu’ici proposé.
Tout d’abord, remplacement des cadres de Direction qui se verront de toute façon soumis à une motion de défiance de l’ensemble des salariés.
Arrêt de tout ce qui peut l’être du chantier pour une nouvelle réflexion sur la réhabilitation, plus réaliste et n’entravant plus le bon fonctionnement de Radio France.
Dans un même temps, qui correspond au préavis de licenciement de la direction en place, mise en place d’un système de démocratie participative, redonnant un droit de regard et un pouvoir décisionnaire aux salariés égal à celui de la direction.Chaque corporation y sera représentée.À chaque décision de la direction, un conseil composé d’un représentant de chaque corporation, dont le mode de nomination reste à définir par nous tous, participera au vote ou au choix et empêchera ainsi toute dérive nuisible au bien de Radio France.
Les modalités de tirage au sort, par exemple, de ce conseil et de révocabilité restent à définir et certains travaillent déjà à son ébauche.
Mise en place d’une totale transparence. Les décisions, les choix, les contrats, les comptes, les salaires et autres rémunérations quelles qu’elles soient ne seront plus cachés, les « hors protocoles » ne seront plus tolérés, quitte à revoir certaines grilles de salaires. Elimination des postes « placard ». Nous devons nous aussi respecter notre devoir d’exemplarité envers le peuple français qui nous finance.
Les audits extérieurs ne devront plus être prioritaires, nous nous appuierons désormais d’abord sur les expertises internes, qui sont nombreuses à tous niveaux dans la maison.De la même façon, toute forme d’externalisation devra être totalement justifiée et votée.
Dans un même temps, chaque service devra procéder à une réflexion ayant pour but de rétablir son bon fonctionnement si nécessaire et d’optimiser les tâches qui sont les siennes, et de fait générer des économies nécessaires à notre situation. Les bilans seront ensuite petit à petit remontés et rassemblés. Ne doutons pas que cette méthode permettra d’obtenir des résultats, quitte à redéployer certains postes entre les services. Il est probable qu’il ne soit ainsi pas nécessaire de supprimer des postes ou du moins de sérieusement minimiser ces suppressions ; mais surtout et avant tout, nous ferons ça bien.
Voilà la proposition qui est soumise aujourd’hui à l’assemblée générale. À nous tous de la parfaire si nous la trouvons recevable, de s’assurer de son bien-fondé légal, de définir les moyens qui mènent à cette fin et de la rédiger sous forme de lettre ouverte largement diffusée afin que personne ne puisse plus douter de notre dessein qui est de continuer à offrir le meilleur de Radio France.
Mr Gallet peut accepter ou refuser, mais nous pourrons être fiers de nous battre, de travailler au bien de notre entreprise et d’avoir une attitude responsable et pérenne.
S’il accepte, tout le monde s’y retrouve et une ère nouvelle commence. S’il refuse, nous pourrons toujours continuer à nous battre pour la mise en place de ce processus sans lui et ses sbires.
Puisqu’ils ne sont pas capables de formuler un projet viable pour Radio France, faisons-le, prouvons que ce n’est pas impossible.Quoiqu’il arrive, les différents hauts cadres qui viendront à l’avenir sauront que les pratiques en cours aujourd’hui ne seront plus celles de demain, que Radio France est forte de son savoir faire et de ses talents, que nous sommes son corps, son âme, ses tripes et sa tête. Nous faisons de la radio et nous savons bien le faire, soyons-en fiers et n’ayons plus peur...

dimanche 29 mars 2015

Document sonore : Grève doc sur Soundcloud la radio du meilleur des ondes

Amis auditeurs,

Voici un documentaire qui s'intitule Grève doc à écouter ici

Février - mars 2015 à Radio France 
Extraits tirés des AG et rencontres entre les salariés et la direction de RF 
Avec Danièle Linhart et Vincent de Gaulejac, sociologues du travail


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Photo Arnaud Contreras@